Des véhicules de luxe pour l'administration

 

Au début du mois, le ministre de l’Équipement et des transports terrestres, René Temeharo, a lancé un avis d’appel public à la concurrence pour la fourniture de “grandes berlines hybrides de luxe ou haut de gamme pour les services administratifs de la Polynésie française.” L’acheteur est la Direction de l’équipement. La date limite de remise des candidatures ou des offres est fixée au 14 janvier 2019.

Selon l’observatoire des concentrations de l’Autorité polynésienne de la concurrence (rapport 2017), quatre grands groupes automobiles se partagent 95 % du commerce des véhicules automobiles en Polynésie française. Ces groupes (Sopadep, Sodiva, Faugerat, Siu) disposent d’un large panel de marques de toutes origines, mais l’offre locale en matière de berlines hybrides de luxe ou haut de gamme reste peu étendue. Toutefois, sur commande, les importateurs peuvent proposer au Pays une large gamme de modèles correspondant à l’appel d’offres. Des véhicules qui dépassent tous un coût minimal unitaire de cinq millions de francs, une fois rendus à Tahiti et dédouanés, et plus de 10 millions de francs pour les versions les mieux motorisées et équipées (Lexus, Mercedes, Audi, BMW…).

Selon l’association Avem, premier site d’information sur le véhicule électrique et hybride, on peut citer les Peugeot 3008 Hybrid4, 508 Hybrid4 et 508 RXH, la Citroën DS5 Hybrid 4, les Mercedes C300 BlueTec Hybrid et S400 Hybrid, la VW Jetta Hybrid, la Ford Mondeo Hybrid, la Honda Insight, les Audi A8 Hybrid et Q5 Hybrid Quattro, les BMW ActiveHybrid 5 et 7, les Lexus IS 300h, RC 300h, NX 300h, RX GS 450h et LS 600h ou encore dans le registre des 4×4 grand luxe le Range Rover Hybride, la Porsche Cayenne S Hybrid ou encore le Cadillac Escalade Hybrid.

Le Pays épinglé pour son parc automobile


En juillet, la chambre territoriale des comptes a souligné qu’il était “impossible de chiffrer avec exactitude la pléthore de véhicules” de l’administration polynésienne. En 2016, une tentative de reconstituer la situation des véhicules achetés par le Pays a révélé que pour 27 % d’entre eux, l’administration ignore ce qu’ils sont devenus…Un flotte de 1 107 véhicules pour les 7 300 agents des services et établissements publics, soit 1 pour 6,5 agents. Un ratio qui grimpe à 1 pour 5,7 agents dans les services administratifs (858 véhicules pour 4 900 agents). La chambre a évoqué l’état “critique” du parc automobile du Pays : plus de 82 % des véhicules ont plus de dix ans, avec une moyenne d’âge de près de 14 ans. Les magistrats ont également dénoncé une politique d’achat incohérente, puisque pas moins de 36 marques différentes coexistent au sein de cette flotte composite.

Selon le rapport, “la quasi-totalité du parc automobile a atteint des seuils de pollution critiques”. La chambre des comptes a exigé “une modernisation urgente” des méthodes de gestion et un renouvellement de la flotte pour « mettre fin aux inefficacités et aux gaspillages”. Un renouvellement qui, visiblement, commence par le haut de gamme, probablement les véhicules de la flotte gouvernementale.

La dépêche de Tahiti 27/12/18

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